« Pour accompagner l’humain, encore faut-il se rappeler qu’il reste un primate… évolué. »

Depuis l’enfance, je nourris une fascination pour les singes. Mon fidèle doudou ? Un orang-outan flamboyant, que je mimais avec joie devant les objectifs familiaux !

Plus tard, en tant que professionnelle, j’ai vécu de l’intérieur l’évolution des modes de travail. Un moment charnière a été pour moi l’arrivée des open spaces : j’y ai vu des collègues "marquer leur territoire" avec une veste ou un dossier, comme pour sécuriser une place. Une scène familière... et presque animale.

C’est là que l’idée m’a frappée : et si notre façon de travailler aujourd’hui était encore empreinte de nos réflexes primitifs ?

Cette intuition m’a amenée à explorer une autre dimension de mon métier : notre lien avec notre part animale, notre nature de primate humain.
L’éthologie, l’anthropologie, la primatologie sont des disciplines riches, souvent mises de côté dans le monde du travail. Et pourtant, elles éclairent merveilleusement bien notre fonctionnement collectif, nos besoins, nos limites, nos capacités d’adaptation.

Et c’est là que le nom de mon projet a pris tout son sens :
Nest Your Desk, comme une référence à l’orang-outan, ce grand primate nomade qui, chaque nuit, construit un nouveau nid dans les arbres.
Tout comme lui, nous changeons aujourd’hui de bureau, d’espace, de lieu, avec la montée du flexdesk, du télétravail, du coworking.
Mais ce mouvement, cette instabilité, demande un ancrage intérieur, une capacité à recréer du confort, du repère et du sens, peu importe l’endroit.

Car oui, selon l’arbre phylogénétique, nous sommes des primates. Le mot vient de "primus", le premier. Et même si nous avons évolué, cette origine commune influence encore nos comportements, même dans un environnement digitalisé.

Mes questions-clés aujourd’hui :

• Quelles sont nos vraies capacités d’adaptation dans un monde hyperchangeant ?

• Ne sommes-nous pas en train de nous suradapter, au risque de nous éloigner de notre nature profonde ?

• Et si, au contraire, nous étions justement l’espèce la plus apte à évoluer intelligemment, avec conscience ?

Comme le dit si bien Frans de Waal, primatologue :

« Nous avons des origines communes… et un avenir commun. »